par T. Austin-Sparks
Chapitre 3 - La Nature et la Signification de l'Union avec le Christ
Lecture : Jean 5.
Nous avons conclu notre dernière méditation en faisant remarquer que la vie Divine n'est pas un dépôt séparé dans le croyant, mais qu'elle est une question d'union avec le Christ. Lorsque nous passons au cinquième chapitre de l'Évangile de Jean, nous abordons plus immédiatement la nature et la signification de l'union avec le Christ. Il y a toujours beaucoup de choses difficiles à comprendre, à moins que le Saint-Esprit ne donne une véritable lumière ; mais nous sommes grandement aidés dans notre compréhension par les occasions de ces grandes déclarations du Seigneur. L'homme à la piscine de Béthesda constitue l'occasion dans le cas présent, car l'enseignement qui suit prend indubitablement sa source dans l'incident de la guérison de cet homme. Ainsi, pour nous aider à comprendre, examinons la position de l'homme à la piscine de Béthesda.
En premier lieu, il s'agit de l'impuissance d'un homme. Il n'y a aucun doute à ce sujet, et les détails sont Divinement inspirés, de sorte que l'image est concluante. L'homme était là au milieu des autres. Il faisait partie d'une situation générale. Il était représentatif de toute une société. Son impuissance est alors parfaitement mise en évidence lorsque, après l'avoir distingué et avoir clairement défini son cas, on apprend qu'il était là depuis trente-huit ans. C'est assez long pour savoir si l'on peut faire quelque chose ou non. Nous pouvons être sûrs qu'au cours de ces trente-huit années, aucun effort n'a été épargné, aucune ressource n'a été négligée. Le fait qu'il se soit retrouvé là où il était à la fin de cette période représentait l'échec total de toutes les ressources et l'impuissance totale. Sa propre déclaration : « Quand l'eau est troublée, je n'ai personne pour me mettre dans la piscine », montre qu'il n'y a pas d'aide dans l'homme ; toute aide humaine est vouée à l'échec. C'est l'image d'une impuissance totale, d'une faiblesse.
Maintenant, à la lumière du contexte et de tout ce qui en ressort quant à l'enseignement du Seigneur Jésus, quant à ses déclarations, vous voyez que c'est là l'occasion, la base de cet enseignement. C'est ce que l'on entend par mort spirituelle. Vous remarquez qu'immédiatement après cela, le Seigneur Jésus commence à parler de la vivification du Père et de la vivification du Fils, de leur résurrection des morts et de leur vie. La question suprême de la vie et de la mort, et de la vie surmontant la mort, est abordée. « La résurrection » est le grand mot de ce chapitre. Tout le sujet, sans interruption, émerge spontanément de cet incident.
Ainsi, vous voyez quelque chose de la signification de la mort spirituelle lorsque vous regardez cet homme. La mort spirituelle est établie, et nous sommes en présence d'une impuissance sans défense. C'est un état dans lequel ni les personnes concernées, ni personne d'autre ne peut trouver d'aide ; c'est quelque chose qui s'est établi au fil du temps. Bien sûr, en arrière-plan, nous nous rendons compte que le Seigneur Jésus s'occupe d'Israël. Il fait d'Israël Son illustration, Son instrument pour cet enseignement spirituel plus large, plus grand. Trente-huit ans, c'est exactement le temps qu'a passé dans le désert la génération qui y est morte et qui n'est jamais entrée dans le pays, et c'est l'illustration la plus frappante dans la Bible de l'impuissance dans la chair. Ils n'ont pas pu entrer, ils sont morts et leurs cadavres sont tombés dans le désert. C'est là que nous voyons la mort spirituelle, l'impuissance et le désespoir de la chair. C'est ce qui se trouve derrière.
Le Seigneur dit en fait : Cet homme, dans son état à la piscine, est un bon exemple de ce qu'est la mort spirituelle ; un homme dont toute la vie est marquée par l'incapacité dans un certain domaine. Un monde lui est fermé ; il est exclu de tout un domaine. Il est lié, emprisonné, attaché. Il ne peut pas s'échapper parce qu'il n'a pas la force de le faire, pas le pouvoir de surmonter sa propre condition ; il n'y a pas non plus d'homme qui puisse le sauver, qui puisse le délivrer de cette condition, parce qu'il n'y a pas d'homme qui puisse lui donner la vie de résurrection, la seule chose indispensable. Il ne peut pas marcher correctement. Plaire à Dieu. C'est ce que cela signifie, et c'est une image de la mort spirituelle. Il n'est pas nécessaire de s'étendre sur ce point, mais c'est ce qui est repris ici en rapport avec cet homme, pour servir d'illustration à ce grand enseignement.
La troisième chose en rapport avec cet homme est qu'il est ramené à la vie, et deux choses vont de pair pour le faire passer de la mort à la vie. Tout d'abord, il y avait la parole du Seigneur : « Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton lit, et marche ». (Plus tard, vous entendrez le Seigneur Jésus dire : « L’heure vient, et elle est déjà venue, où ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix... et ceux qui l'auront entendue vivront ». C'est une suite). « Jésus lui dit » - les chefs demandent: « Qui est l'homme qui t'a dit... ? ». C'est par la parole du Seigneur qu'il a été rendu vivant et, bien sûr, par sa foi qui a agi en relation avec cette parole.
Il s'agit d'une chose très simple et élémentaire, à savoir que le tout premier mouvement dans la vie est une réponse de foi à la parole du Seigneur. Nous devons toujours nous rappeler que rien ne se passe avant cela. Même après avoir entendu la parole du Seigneur et avoir pris connaissance de ce qu'il dit, nous resterons couchés sur notre divan dans l'impuissance, si nous n'y répondons pas intérieurement par la foi. Il doit y avoir une réponse active du cœur. Il a dû y avoir un moment - juste un moment peut-être, pas plus - où l'homme a entendu le commandement et, bien qu'il ait été là pendant toutes ces années, il a cherché d'une manière ou d'une autre à réagir à cette parole. Il a dû adopter une attitude qui était tout autre qu'une dérobade : « Bien sûr, j'ai été ici toutes ces années, et c'est très bien que Tu dises : Lève-toi et marche ! J'ai essayé de le faire à maintes reprises, et je ne vais pas essayer davantage ! » Il doit y avoir eu un geste intérieur, et lorsqu'il a fait ce geste, il a découvert qu'il pouvait faire ce qui était impossible auparavant.
C'est très simple, et pourtant cela régit chaque étape de notre vie avec le Seigneur. Dans tous les domaines, il en est ainsi : en connaissant la parole du Seigneur, il doit y avoir un mouvement intérieur vers cette parole et ce qu'elle demande.
Puis, en même temps que la parole du Christ, qui trouve cette réponse de foi, il y a la vie transmise par le Christ. La vie est dans la parole ; mais la vie dans la parole n'est pas trouvée, prouvée et appréciée, jusqu'à ce qu'il y ait cette réponse instantanée à la parole, et alors la vie est trouvée. Ainsi, l'homme a été amené à vivre par la parole et par la vie qui lui a été transmise avec la coopération de son cœur. Le Seigneur n'attend pas de nous que nous fassions ce que nous ne pouvons pas faire - et nous ne pouvons pas nous faire vivre - mais ce que le Seigneur demande, c'est une attitude, et cette attitude est celle de la foi. C'est là que tout commence.
Remarquez le passage de l'occasion à ce dont elle est l'occasion. « Maintenant », dit le Christ, « de même que cet homme n'a rien pu faire en dehors de moi, de même je ne peux rien faire en dehors du Père. » Vous remarquerez que cette phrase est répétée deux fois. Tout d'abord, au verset 19, nous lisons « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même… » ; puis au verset 30 : « Je ne peux rien faire de moi-même ». Le Seigneur Jésus a pris la place de l'homme délibérément, volontairement, et non par contrainte. Comme nous le verrons plus loin, ce même chapitre le présente sous ses deux titres de Fils de Dieu et de Fils de l'homme. Par Son propre consentement, Il est placé sur la base de l'homme, pour vivre la vie de l'homme. En tant que Homme, il ne peut rien faire de Lui-même, il est totalement impuissant. C'est vrai pour le Seigneur Jésus comme pour tout autre homme.
Mais il y a un autre facteur qui régit tout ce qui se passe dans ce chapitre. C'est une question de relation. Le Seigneur Jésus dit qu'il ne peut rien faire en dehors du Père, rien en dehors de Lui-même. Cet homme, lui aussi, ne pouvait rien faire en dehors de Lui. Rien ne pouvait sortir de Lui. C'est un aspect. Il y a aussi le côté positif, vers lequel nous sommes conduits.
Nous devons maintenant remarquer qu'il y a deux hommes dans ce chapitre. L'un s'écrit avec un « m » minuscule et l'autre avec une majuscule. L'un est un type et une représentation de la vieille création séparée de Dieu et dans la mort ; et vous voyez ici ce qu'est cette mort. C'est l'homme de l'ancienne création. L'autre est I'Homme de la nouvelle création, un Homme représentant la nouvelle création. L'un est mort et impuissant, sans vie ni énergie dans les choses de Dieu ; l'autre est vivant, compétent, plein de vie et de puissance. L'un n'a « pas d’homme », pas de ressource, pas de lien avec une quelconque source d'aide ; l'autre est le Fils de l'Homme, qui est Fils de Dieu, en qui Dieu et l'Homme sont unis. C'est justement cette grande différence entre les deux qui est la différence entre la mort et la vie.
Vous voyez donc qu'une grande partie de ce chapitre est consacrée à l'union entre le Christ et le Père. Si vous le lisez attentivement, vous verrez tout ce que le Seigneur Jésus dit de cette union ; et il s'agit de l'union de l'Homme avec Dieu. C'est de cette union qu'il dit, avec une insistance et une affirmation répétées, que tout découle - tout ce qu'il a fait lui-même, et les œuvres plus grandes qui allaient suivre - l'occasion de tout, c'est cette union entre le Père et le Fils, le Fils et le Père, l'Homme et Dieu.
Regardez donc cette unité du Christ avec le Père. Tout d'abord, le Père est présenté comme étant activement engagé dans le travail. « Mon Père travaille » ; « Tout ce qu'il voit le Père faire… » ; « Le Père ressuscite les morts… » C'est la première chose. Dieu est à l'œuvre. Il y a les oeuvres de Dieu. Toutes les œuvres commencent avec Dieu. Ne l'oublions pas. Toutes les œuvres dont nous devons nous occuper et auxquelles nous devons nous intéresser sont les œuvres que Dieu accomplit, les œuvres qui viennent de Dieu.
En outre, l'œuvre de Dieu, telle qu'elle est décrite ici, consiste à donner la vie. « Le Père ressuscite les morts, il vivifie… » L'oeuvre du Père est de donner la vie, de ressusciter les morts et de vivifier. Maintenant, dit le Seigneur Jésus, en raison de l'unité avec le Père, il y a une unité dans cette oeuvre. C'est l'œuvre unique du Père et du Fils, du Père par le Fils. C'est Dieu qui travaille, avec le Fils comme Son instrument. Telle est la nature de l'union entre le Christ et le Père.
Avant d'aller plus loin, nous devons reconnaître une chose profonde, à savoir la signification du verset 27 : « Il lui a aussi donné le pouvoir de juger, parce qu'il est le Fils de l’homme » (la marge dit « un fils de l’homme »). Vous pouvez utiliser l'une ou l'autre de ces formes. Mais s'il y a un endroit où l'autre terme s'impose, c'est bien ici. La forme correcte aurait certainement été : « Il lui a aussi donné le pouvoir d'exercer le jugement, parce qu'il est » - le Fils de Dieu ? Non ! Le Seigneur Jésus vient d'utiliser cette expression au verset 25, mais ici la désignation est celle de Fils de l'homme.
Remarquez cela, et notez la signification du changement de la désignation qu'il a utilisée. Verset 25 : « L’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront ». La voix est celle du Fils de Dieu, mais exprimée par lui en tant que Fils de l'homme. Voici la voix de Dieu qui est vie, résurrection, puissance, autorité, dans une nouvelle création ; elle habite dans un homme ; elle fonctionne et opère dans un homme. C'est la voix de Dieu, la voix du Fils de Dieu, mais qui s'exprime à travers lui en tant que Fils de l'homme. C'est ce qui est de Dieu dans un homme. Oh, alors, après toutes les générations, après toute la tragédie des générations, après tout ce que la chute a signifié, après tout, la vie Divine, avec tout ce qu'elle signifie, se trouve dans un Homme ! Cela n'a jamais été le cas auparavant. Vous dites : C'était impossible pour l'ancienne création. Vous percevez donc l'analogie. Il y a l'arbre de vie. Il était le symbole de la vie éternelle. L'homme ne l'avait jamais eue. Il avait été mis à l'épreuve en vue de l'obtenir, mais il a péché et Dieu a fermé à cet « homme » l'accès à l'arbre de vie, de peur qu'il « n’étende la main, ne prenne de l'arbre de vie et ne vive éternellement ».
Cette création ancienne et déchue ne pouvait jamais prendre part à la vie éternelle, et pourtant c'était la volonté de Dieu pour l'homme. Dieu n'a jamais interdit à l'homme de prendre de l'arbre de vie. Il l'avait fait pour l'arbre de la connaissance du bien et du mal, mais pas pour l'arbre de vie. L'homme en serait sans doute venu à y prendre part s'il était resté fidèle aux conditions de sa mise à l'épreuve, mais une fois que l'homme était tombé, la vie éternelle ne pouvait plus être pour cette création. Pourtant, Dieu a voulu que l'homme ait la vie éternelle.
Aujourd'hui, Dieu a Son Homme de la nouvelle création, le Premier-né de cette nouvelle création, la nouvelle création dont Paul dit qu'elle est dans le Christ Jésus, et dans ce premier Homme de la nouvelle création, il y a la vie. « Comme le Père a la vie en lui-même, il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même ». Elle est dans un Homme, l'Homme Jésus-Christ.
Qu'est-ce donc que l'union avec le Christ ? C'est l'union avec Lui en tant que nouvelle création, en tant qu'Homme de la nouvelle création ; l'union avec Lui dans la vie qui est la vie de la nouvelle création par l'Esprit de Vie. Notre sujet est la Nature et la Signification de l'Union avec le Christ. C'est l'union avec Lui en tant qu'Homme de la nouvelle création dans la vie de la nouvelle création par l'esprit éternel. Quelle est la signification de cette union ? C'est que ce n'est que par cette union que les oeuvres de Dieu peuvent être accomplies. Ce qui le gouvernait par rapport au Père nous gouverne. Rien ne peut être fait si ce n'est sur la base de cette union. Il ne s'agit pas d'agir ou d'entreprendre pour Dieu, même avec de bonnes intentions. Ce qui nous semble devoir être fait pour la gloire du Seigneur n'est pas le critère du service.
Beaucoup de choses sont entreprises par le simple jugement du cœur, bien qu'honnête et sincère, face à ce qui est jugé comme quelque chose à faire pour Dieu, quelque chose qui a besoin d'être fait. Une situation tragique, par exemple, appelle une action ; nous avons les moyens de faire face à cette situation, et nous nous y engageons pour le Seigneur. Une grande variété d'entreprises ont été entreprises de cette manière, sur cette base, et le Seigneur Jésus, dans ce chapitre, dit : Non ! Non, pas du tout ! Il n'est pas gouverné par la demande apparente d'une situation. Il n'est pas gouverné par l'impact des choses sur Lui-même, comme s'il s'agissait d'un besoin d'entreprendre. Avec Lui, il s'agit de ce que Dieu fait, et de ce qu'Il fait à un moment précis. Pour un même objet, Dieu fait des choses différentes à des moments différents et met l'accent sur des points différents d'une fois à l'autre, et ceux qui sont vraiment en union avec le Christ doivent être gouvernés par ce que le Christ, à ce moment précis, entreprend Lui-même, se donne Lui-même à : « ...ce qu'il fait, le Fils le fait aussi de la même manière ». Toute la question de la perception spirituelle de l'oeuvre de Dieu est liée à cette union. Nous pouvons nous lancer dans de nombreuses entreprises pour le Seigneur ; nous l'avons fait, et beaucoup le font. Souverainement, le Seigneur bénit et utilise, mais il y a quelque chose qui est plus proche du cœur de Dieu que cela, et qui atteint plus directement et immédiatement la fin de Dieu. D'une manière moins détournée, cela va droit au cœur des choses. Il s'agit de nous trouver dans ce qui est l'objet immédiat de Dieu à un moment donné. L'union avec le Christ nous soumet à cette loi. Il s'agit de ce que Dieu fait, et de l'union vitale avec lui en Christ pour l'accomplissement de ce projet.
Ainsi, nous devons mettre de côté tous nos projets, tous nos plans, tous nos arrangements et tous nos programmes pour le Seigneur et, dans le lieu secret avec le Seigneur, entrer dans la valeur d'une union véritable, vivante et spirituelle avec Lui, afin que le but ne commence pas avec nous - dans notre pensée, dans notre désir, dans notre volonté - mais qu'il commence avec Dieu et qu'il trouve un enregistrement en nous de la part de Dieu. Il voudrait que nous voyions avec une perception spirituelle ce qu'Il fait, et que nous le fassions, et « de la même manière » ; car Dieu est aussi précis quant à Sa méthode que quant à Son but. Il ne s'agit pas de faire une chose pour Dieu, mais de faire une chose de Dieu. C'est pourquoi l'apôtre ajoute cette clause directrice à sa grande déclaration sur la nouvelle création, lorsqu'il dit : « Si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création ; les choses anciennes sont passées, et toutes les choses sont devenues nouvelles. Or, tout est de (sorti de) Dieu… » Dans la nouvelle création, tout vient de Dieu.
Il y a un Homme dans l'oeuvre de Dieu. Il y a un Homme à qui toutes les oeuvres de Dieu sont confiées. Il y a un Homme, un seul. Toutes les œuvres de Dieu sont liées à cet Homme dans la gloire. L'important pour nous est de voir ce qu'est le Christ ; pas seulement qui est le Christ (bien qu'il soit important de voir que le Christ est Dieu), mais ce qu'est le Christ, que le Christ est un Homme inclusif de la nouvelle création ; qu'il est une humanité Divine maintenant, et qu'il exprime pleinement et totalement, de manière concluante et finale, la pensée de Dieu. Il n'y a pas d'expression de Dieu en dehors de Jésus-Christ, en ce qui concerne la nouvelle création. Les pensées de Dieu, la volonté de Dieu, les désirs de Dieu, les oeuvres de Dieu, sont achevés en Lui. Il est le Premier et le Dernier, et il est impossible de se soustraire à cela.
Le Christ est le représentatif et inclusif de la nouvelle création. Vous et moi, pour entrer dans la nouvelle création et travailler selon la nouvelle création, c'est-à-dire selon les pensées, la volonté, les désirs et les œuvres de Dieu, devons entrer dans l'union avec le Seigneur Jésus-Christ, ce qui signifie que nous vivons selon ce qu'Il est. Notre ancienne humanité doit être mise de côté et la nouvelle humanité du Christ doit prendre sa place.
Dans le chapitre suivant de Jean, vous entendrez des paroles mystérieuses, si mystérieuses que plusieurs de ses disciples ont dit de l'une d'entre elles : « Cette parole est dure » , et dès lors, ils se sont éloignés et n'ont plus marché avec lui. Voici donc quelques-unes des paroles que vous entendrez : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle… » ; « Celui qui me mange vivra par moi » ; « Je vis par le Père ». Il n'est pas étonnant qu'ils n'aient pas compris. Qu'est-ce que se nourrir du Christ, manger Sa chair et boire Son sang ? car nous savons que c'est quelque chose à faire. Le texte n'indique pas qu'il s'agit d'une chose faite une fois pour toutes, mais d'un processus continu. Littéralement, il dit : Celui qui continue à manger et à boire vivra (aura la vie) par Moi. Que veut-Il dire ? Que voulons-nous dire lorsque nous nous réunissons autour de la Table du Seigneur et que, symboliquement, nous mangeons Sa chair et buvons Son sang ? Le profond mystère du Christ et de l'union avec le Christ est le suivant : par et dans l'Esprit Saint, dans la vie unique que nous partageons ainsi avec le Christ, nous vivons de Son humanité glorifiée et perfectionnée. En d'autres termes, ce que le Christ est en tant que Homme dans la gloire est notre vie. Lorsque nous prenons de la nourriture et de la boisson, nous l'absorbons dans nos tissus mêmes, et cette nourriture nous devient physiquement. Vous savez comment cela fonctionne de différentes manières. On devient le genre de personne que l'on est physiquement, en grande partie, à cause du type de nourriture que l'on mange. Il suffit de regarder les gens pour savoir de quoi ils se nourrissent. On pourrait l'illustrer de bien des manières.
C'est la loi qui régit ici les choses spirituelles. Dieu a un Homme standard en Sa présence. Dieu a une conception de l'humanité réalisée en Sa présence. Dieu dit : Pour Moi, cette norme, cette conception régit tout, et vous devez vivre en fonction de cela, et cela doit devenir votre vie. Ce qu'est le Christ doit devenir votre vie, devenir la vie même de votre vie, la réalité la plus profonde de votre être.
Votre nourriture devient votre pouvoir de pensée. Vous ne savez pas comment cela se fait, mais vous pouvez le prouver ; car si vous vous abstenez de manger assez longtemps, vous n'aurez plus de pensées. Vous ne savez pas comment votre nourriture quotidienne se traduit par les lettres que vous écrivez, les poèmes que vous composez, mais c'est un fait. Si vous arrêtez de manger, il n'y aura plus de lettres ni de poèmes. Vous ne pouvez pas retracer la relation, mais c'est un fait. Votre nourriture devient votre activité. C'est votre nourriture en action. Si vous arrêtez de manger, vous agissez, rien de plus. Vous voyez l'illustration.
Le Christ est la norme de Dieu, l'esprit de Dieu, la pensée de Dieu, et dans l'Esprit, par l'union avec Lui, vous devez vivre de Lui, être gouverné par Lui, ouvrir votre être à Lui, et penser vos pensées, parler vos paroles, faire vos actes selon Lui, le laisser devenir votre esprit, votre parole, votre activité. C'est l'enseignement clair du Nouveau Testament. « Ne fais pas tes propres voies... et ne dis pas tes propres paroles », a dit le Seigneur par la bouche d'Isaïe. Le Fils ne dit pas ses propres paroles. « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même » (Jean 14:10). « Ce n'est pas par la sagesse des mots, mais par les paroles que le Saint-Esprit enseigne », dit Paul. De quoi s'agit-il alors ? C'est tout simplement le Christ qui s'exprime ; ce ne sont pas des choses qui jaillissent de nous, mais qui sortent de Lui. Tel est le sens de l'union avec le Christ.
Votre réaction à tout cela est-elle à peu près la suivante : Oh, eh bien, combien peu le savent et combien peu vivent comme cela. Pour quatre-vingt-dix pour cent, c'est tout le contraire, il s'agit d'œuvres pour le Seigneur, selon le jugement du ou des intéressés, et c'est ainsi que le Seigneur a fait son œuvre à travers les générations ! Allons-nous raisonner ainsi ? Tout d'abord, il faut se demander si c'est ce que dit la Parole de Dieu. Après tout, c'est elle qui doit nous gouverner. Il y a bien sûr d'autres considérations qui influencent la question. Sommes-nous bien sûrs, par exemple, qu'en comparaison avec toute la masse des entreprises pour Dieu, le résultat spirituel est à la hauteur ? C'est une question que nous devons nous poser. Si nous sommes influencés par la Parole de Dieu, nous serons amenés à dire : La Parole de Dieu indique clairement que tout commence avec Dieu. Les mots « Au commencement, Dieu… » expriment un principe directeur, et comme dans l'ancienne création, il en va de même dans la nouvelle. Tout vient de Dieu, et le Saint-Esprit est le membre exécutif de la Divinité. Lui seul sait ce que Dieu veut faire et Lui seul peut l'accomplir. Maintenant, dois-je m'abandonner à ce que cela implique, ou dois-je, en toute sincérité et sérieux, selon la meilleure lumière que j'ai et les meilleurs désirs que je possède, me lancer dans un grand nombre d'entreprises pour Dieu ? Ce sont deux choses bien différentes. Si nous sommes honnêtes, nous serons tôt ou tard amenés à la position où, quelles que soient les apparences, et si petit que soit celui qui vit selon cette norme, nous ne pouvons pas nous en empêcher, nous devons capituler devant cette loi, à savoir que ce doit être le Seigneur qui initie, le Seigneur qui projette, le Seigneur qui dynamise, le Seigneur qui dirige ; tout doit venir du Seigneur. Ce n'est pas à moi de m'asseoir et de planifier les choses pour Dieu, cela doit venir à moi par le mouvement vivifiant de l'Esprit Saint. C'est le sens de l'union avec le Christ.
Oh, pour une révélation de Jésus-Christ. Paul a dit : « Il a plu à Dieu... de révéler son Fils en moi… » C'est l'explication de tout ce qui a suivi dans la vie de l'apôtre. Si l'on lit sa vie d'un point de vue purement humain, comme beaucoup l'ont fait, et si l'on parcourt sa vie comme s'il s'agissait de la vie de n'importe quel autre homme vivant pour Dieu, alors on peut défendre l'initiative humaine, l'entreprise humaine ; mais revenir à tout cela, et voir Dieu, voir le Christ, cela seul peut vraiment expliquer l'effet de cette vie.
Nous avons pris Paul comme exemple ; nous pourrions très bien prendre l'exemple encore plus grand du Seigneur Jésus Lui-même. Écrivez la vie de Jésus à un niveau humain, et vous ne pourrez pas l'expliquer de cette manière. L'influence, la puissance à travers tous ces siècles, la croissance spontanée, ne peuvent être expliquées par le fait qu'il n'était qu'un homme. Il en a été de même, dans une moindre mesure, pour l'apôtre. Aujourd'hui, Paul vit plus que lorsqu'il était ici dans la chair. Il n'a cessé de grandir. Ce qui pose le plus de problèmes aux hommes d'aujourd'hui, ce sont les écrits de Paul. Il les bat encore et les défie tous. Si le temps passe assez longtemps, il y aura encore des mondes de littérature construits sur les écrits de Paul. Quel est le secret de cette vitalité ? Comment se fait-il que nous nous tournions vers ces écrits et que nous y trouvions à chaque fois quelque chose de nouveau ? L'explication est l'union avec le Christ et en Christ, et donc l'union avec le Père ; et vous découvrez longuement qu'il s'agit de ce que Dieu fait dans l'univers, et non de ce qu'un homme a fait ou entrepris de faire. Nos œuvres échoueront, s'effondreront, cesseront, comme le font toutes les œuvres des hommes. Il n'y a que deux œuvres qui persistent, l'une pour l'âge, l'autre pour les âges des âges. L'une est l'œuvre du diable, qui continue, et continue, et continue. Elle est spirituelle dans le sens du mal, et elle continue jusqu'à la fin des temps. L'autre est l'œuvre de Dieu, qui n'a pas de fin. Toutes les autres œuvres ont une fin. L'union avec le Christ englobe l'œuvre de Dieu, qui dure jusqu'à la fin des temps.
Certains veulent construire une œuvre qui sera à jamais un monument de leur nom. Comme Absalom, ils bâtissent des tombeaux à leur propre mémoire ; mais c'est une bien piètre chose, qui finira tôt ou tard par s'effacer. Ce qui demeurera à jamais, c'est ce qui vient de Dieu Lui-même et qui n'est pas fait par nous, mais à travers nous, de sorte que toutes les choses sont de Dieu.
Pensez-vous qu'il s'agit là d'une relation restrictive ? Non ! Car Paul, qui dit « mais tout est de Dieu », et qui semble par son « mais » limiter les choses, dit aussi « je puis tout en Christ qui me fortifie ». Les possibilités sont illimitées, et la seule loi qui s'applique est que tout vient de Dieu, et non de nous-mêmes.
Une véritable connaissance du Seigneur Jésus renversera bon nombre de nos idées et de nos procédures. Une véritable connaissance du Christ et l'union avec le Christ, avec tout ce que cela signifie, nous amèneront à travailler d'une manière totalement opposée à celle à laquelle nous avons été habitués. Nous en viendrons à être gouvernés par cette seule considération que ce n'est pas ce que nous ferions pour le Seigneur, mais ce que le Seigneur ferait à travers nous, qui est seul à gouverner. C'est une voie très éprouvante. Vous ne pouvez pas croire, à moins que vous n'ayez été dans la même situation, combien de fois, intensément et amèrement l'ennemi vous combat et vous tente de descendre à une position inférieure, de reprendre les choses pour Dieu et de lancer de grands projets, d'entreprendre de grandes entreprises, d'établir quelque chose sur la terre qui puisse être vu, parce que tous ceux qui sont gouvernés par cette norme de choses vues ont dit : Vous voyez, vous ne faites rien ! Vous voyez, vous ne faites rien ! Montrez-nous ce que vous faites ! Vous ne pouvez pas nous montrer quoi que ce soit pour tout cela ! Satan travaille sur cette ligne. Pour la chair, ce n'est pas facile. Continuer avec Dieu sans rien montrer, ne jamais pouvoir faire écrire son travail dans les journaux, ne pas publier de rapports ni de statistiques, et pourtant savoir au fond de son cœur que, même si c'est caché, il se passe quelque chose, et que l'on ne peut pas faire autrement que ce que l'on fait, c'est loin d'être un chemin facile pour la chair.
C'est un chemin éprouvant, mais, Dieu soit béni, si nous supportons l'épreuve et continuons patiemment avec Lui, en Son temps, lorsque la chair a finalement été mise à terre, lorsque la voix de l'ambition naturelle ne résonne plus et n'a plus d'influence, et que nous sommes maintenant complètement à l'endroit où si les choses ne sont pas du Seigneur, alors il n'y aura rien du tout, le Seigneur a un chemin libre, et Il est capable d'indiquer que pendant tout ce temps quelque chose s'est passé. Il montre comment il est à l'œuvre et comment, avec le temps, une œuvre de Dieu sera manifestée, une œuvre qui aura un tel pourcentage de valeur spirituelle et de signification que vous serez très heureux, après tout, d'avoir marché avec Dieu et non avec les hommes dans l'œuvre de Dieu.
Cela va au cœur des choses. Si seulement nous voyions ce que Christ est pour Dieu, et pour nous, cela renverserait tant de nos façons de faire, de nos méthodes et de nos procédures actuelles. Le naturel est toujours remis à sa place. Au chapitre 6, le Seigneur Jésus avait présenté cette même vérité, profonde, mystérieuse, et à partir de ce moment-là, beaucoup de Ses disciples sont retournés en arrière et n'ont plus marché avec Lui. Qu'est-ce qu'Il dit alors ? « C’est pourquoi je vous dis que personne ne peut venir après moi si le Père ne l'attire pas ». Oh, je vois donc que ces nombreux disciples qui s'en sont allés étaient venus de leur propre chef ; leur venue n'était pas une œuvre de Dieu ! Toute inclination et tout engagement naturels à l'égard du Seigneur sont écartés ; ils ne passent pas, ils sont repoussés. Êtes-vous, parce que vous désirez ou avez un penchant naturel pour les choses du Seigneur, sur cette base ? Eh bien, cela vous vaudra un terrible affront tout à l'heure. Le Seigneur devra dire à cela : Non ! pas à partir de vous, pas même dans votre vie de disciple, mais à partir de Dieu. Tout doit commencer avec Dieu. Personne ne peut venir après Moi si le Père ne l'attire pas ! La relation avec le Christ est une question d'œuvre de Dieu, pas de la nôtre, et si ce n'est pas l'œuvre de Dieu, alors à un moment donné le mystère des choses nous offensera. Nous voulions quelque chose pour nous-mêmes, et c'est bien trop autre chose que nous-mêmes, et nous ne pouvons pas continuer. Cela ne nous donne pas de place. Tout ce qui est naturel est remis à sa place si nous continuons avec Dieu ; nous ne le ferons que sur la base de l'œuvre de Dieu en nous, « tout vient de Dieu ».
Nous voyons certainement la nécessité de prier pour plus de compréhension et de capacité à saisir les réalités les plus profondes des choses du Christ.
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